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La stagflation, c’est quoi ? Ce qui nous attend en 2023 …

La Banque Mondiale revoit ses prévisions à la baisse pour 2023 et ces dernières font maintenant redouter une « stagflation » de l’économie mondiale. Derrière le terme de « stagflation » se cache une situation économique, où un ralentissement de la croissance s’ajoute à une forte inflation, c’est à dire une hausse des prix. Comme vous pouvez vous en douter, ces deux tendances ne font pas bon ménage et peuvent présenter des freins à la consommation ou à l’investissement.

Voyons dans cet article tout ce qu’il y a à savoir sur la stagflation, quel est le risque encouru et comment investir dans ce cas de figure.

Définition : qu’est ce que la stagflation ?

Contraction des mots « stagnation » et « inflation », ce nouveau terme a été utilisé pour la première fois en 1965 par Iain Macleod, un homme politique britannique, pour décrire la situation économique de l’époque au Royaume-Uni. Alors que le reste de l’Europe connaissait une période de forte croissance, le pays rencontrait lui une croissance économique faible accompagnée d’une forte hausse des prix et d’un taux de chômage élevé.

Cette situation de marasme économique s’est reproduite lors des chocs pétroliers des années 1970 et lors de la crise économique mondiale de 2009, mais reste relativement rare.

Le phénomène est récent, car les économistes se basaient avant sur les théories keynésiennes, qui affirment que les hausses de prix n’interviennent que lorsque le taux de chômage est bas. On parle de la « courbe de Philips » : si la consommation de biens et de services est en hausse, alors les entreprises investissent et embauchent pour pallier à cette demande, et le chômage est alors en baisse.

La stagflation diffère de la récession, qui correspond à une déclinaison forte et durable de la production et de la consommation et qui entraîne une chute du PIB.

Staglation : quelle est la situation actuelle

Bien que la croissance soit repartie à la hausse à l’issue des confinements sanitaires de 2020, la guerre en Ukraine et les séquelles de la crise du Covid paralysent à nouveau l’économie. En effet, la politique zéro Covid en Chine entraîne de nombreuses coupures sur les chaînes de production et les approvisionnements en matières premières ou produits de consommation sont durement impactés.

Face aux incertitudes, la consommation des ménages et les dépenses des entreprises ont également fortement baissé.

A cela s’ajoute la hausse des prix lancée en 2021 par la reprise économique. En octobre 2022, l’INSEE a constaté une hausse de 6,2% sur les prix en France.

Le secteur de l’énergie est très impacté avec des hausses de prix de plus de 20% sur la dernière année.

Est-ce possible d’éviter la stagflation en France ?

L’inflation que nous subissons actuellement est partiellement due aux politiques mises en place par les gouvernements pour pallier à la crise du COVID-19. Afin de soutenir l’économie, ces derniers ont massivement injecté des liquidités, grâce à des mesures exceptionnelles comme le fameux « quoi qu’il en coûte » en France. On voit aujourd’hui que cela ne s’est pas fait sans conséquences, puisqu’elles ont entraîné une forte hausse des prix.

A l’afflux de liquidités, s’ajoutent le redémarrage poussif et chaotique des chaînes d’approvisionnement, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie, qui accentuent encore plus l’inflation. Autant de paramètres extérieurs qui compliquent la tâche des banques centrales dans leur mission d’assurer la stabilité économique.

Le rôle des banques centrales dans la stagflation

Afin d’atteindre leur objectif de stabilité économique, les banques centrales disposent de deux leviers qui vont agir sur les prix à la consommation :

Mais ces deux leviers ne peuvent être activés en même temps. Généralement, les banques vont jouer sur des hausses des taux directeurs, afin de mettre un frein à l’inflation (l’objectif est de limiter l’inflation à 2 ou 3%).

En augmentant les taux directeurs, la banque centrale va émettre et prêter de la monnaie aux banques commerciales à un taux plus élevé. Les banques vont donc répercuter cette hausse sur les taux de crédit (prêt immobilier, crédit à la consommation ou crédit auto…). En toute logique, moins de crédits seront accordés et la masse monétaire va baisser. En effet, la masse monétaire augmente en corrélation avec la souscription de nouveaux crédits. La hausse des taux d’intérêts et la réduction de la masse monétaire entraînent normalement une baisse de l’inflation, mais aussi une baisse de la croissance.

La difficulté est donc de ralentir l’activité sur un laps de temps court, afin d’éviter l’entrée dans une période de stagflation ou pire, une récession. On parle de « soft landing » ou d’atterrissage en douceur. Tel un pilote d’avion, les banques centrales doivent manœuvrer en douceur pour éviter un atterrissage brutal ou le crash.

Quelles sont les conséquences de la stagflation ?

Quand la croissance économique est au point mort, mais que les prix continuent à augmenter, le climat d’incertitude influe sur les entreprises qui vont limiter leurs investissements. Il y a donc moins d’embauches, plus de licenciements et par conséquent un taux de chômage qui continue à grimper. Avec un taux de chômage élevé et un secteur de l’emploi en difficulté, la consommation diminue, et le cercle vicieux est enclenché.

Les entreprises ne sont pas les seules à être touchées par ce climat d’incertitude. Les particuliers vont aussi limiter leurs investissements. L’épargne perd de sa valeur et on puise dans les économies pour faire face à la hausse des prix. La capacité d’épargne est donc singulièrement diminuée pour la plupart des ménages.

Une des solutions pour lutter contre l’inflation et la stagflation, est d’augmenter les taux d’intérêts, comme nous l’avons vu plus haut. Cela impacte les banques, les entreprises, mais aussi les particuliers. Conséquence directe, il devient plus coûteux et plus difficile d’emprunter de l’argent.

Les particuliers sont particulièrement touchés au niveau des crédits immobiliers avec une réduction des capacités d’emprunt.

Quels sont les investissements rentables en temps stagflation ?

Si les mesures prises par la banque centrale diminuent la masse monétaire, il y aura donc moins d’argent en circulation. On parle de raréfaction des liquidités. Il est alors légitime de se demander comment limiter la casse avec ses investissements.

Quel impact sur l’épargne des Français ?

La hausse des taux d’intérêt semble jouer en faveur des livrets d’épargne. En effet, le 1° août 2022, le taux d’intérêt du livret A est monté à 2%, son taux le plus haut depuis 10 ans !

Mais cette hausse n’est pas aussi importante que celle de l’inflation qui continue toujours à grimper, donc ce type placement ne vous fera malheureusement pas gagner plus d’argent à l’heure actuelle.

Investir dans l’immobilier pour se protéger de la stagflation

Une fois passée la difficulté d’obtenir un crédit, l’investissement dans l’immobilier locatif peut être intéressant en période de stagflation. En effet, les loyers sont indexés sur l’inflation. Les revenus perçus des locations vont donc suivre la hausse des prix. Privilégiez les secteurs immobiliers en croissance comme la santé, la logistique ou l’investissement socialement responsable.

En résumé, la stagflation est une situation économique où la croissance est en berne et l’inflation forte. Les prix augmentent continuellement alors qu’il y a moins d’argent en circulation et qu’il y a moins de possibilités d’emprunt.

Vous pouvez cependant tirer votre épingle du jeu et ne pas perdre de liquidités ou de pouvoir d’achat en faisant les bons placements, notamment dans l’immobilier.

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Théau Ravier
Investisseur immobilier depuis ses 25 ans, Théau Ravier partage son expérience et ses conseils sur Emprunter-malin.com. Il rédige sur les sujets de l'investissement, l'immobilier, la fiscalité, et la gestion de patrimoine.
Investisseur immobilier depuis ses 25 ans, Théau Ravier partage son expérience et ses conseils sur Emprunter-malin.com. Il rédige sur les sujets de l'investissement, l'immobilier, la fiscalité, et la gestion de patrimoine.

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